
COMMENT S'EN SORTIR, COMMENT SE RECONSTRUIRE
Les jeunes peuvent se protèger du cyber-harcèlement en faisant preuve de bon sens et d'esprit critique vis-à-vis de leurs données personnelles sur la toile. Fournir des informations personnelles ou publier des photos sur les blogs, réseaux sociaux et autres forums, c'est se rendre VULNERABLE
Pour se protéger, il ne faut pas mettre d'informations sensibles sur son profil, n'accepter comme ami que des personnes que l'on connait personnellement et régler les paramètres de confidentialité comme limiter la visibilité de sa photo de profil à sa liste de contacts, protéger ses tweets, refuser de recevoir des questions anonymes. Il faut aussi sécuriser son mot de passe car des fois entre amis, les jeunes s'échangent souvent les identifiants internet et en cas de conflit la connaisance de ces informations facilite la vengeance. Respecter le droit à l'image et le droit d'expression: pas de photos sans autorisation des personnes, pas de propos injurieux, racistes... Il faut REFLECHIR quand on publie, ce qui est mis en ligne aujourd'hui peut potentiellement circuler dans le monde entier et rester sur internet.


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Une collègienne américaine a mis au point un outil permettant aux adolescents souhaitant écrire un message méchant de prendre le temps de réfléchir aux conséquences que cela pourrait engendrer avant de le mettre en ligne. Son invention pourrait bien changer la face des réseaux sociaux et le quotidien de milliers d'adolescents. Trisha Prabhu, une Américaine de 13 ans, en est sûre : si c'est facile pour les adolescents de harceler leurs camarades sur Internet, c'est parce qu'ils n'ont pas conscience du mal qu'ils peuvent causer. Cette idée toute simple a été sélectionnée par Google pour figurer en finale de sa Science Fair, un concours visant à promouvoir les meilleures inventions d'adolescents venus du monde entier.
L'adolescente a testé sa théorie sur des camarades de collège et sur les élèves du lycée d'à côté. L'idée est de faire lire aux élèves des messages méchants et leur demander s'ils le posteraient sur un réseau social. Malgré la violence des commentaires, les adolescents du panel sont près de 70% à dire qu'ils les posteraient.
En parallèle, Trisha Prabhu a testé un second dispositif sur un autre groupe d'adolescents: «Rethink». La même question est posée: «Posterais-tu ce message?» Les 70% à répondre oui voient alors apparaître un message d'alerte: «Ce commentaire peut blesser. Veux-tu prendre le temps de réfléchir et te demander si tu veux vraiment l'envoyer?» Les résultats sont spectaculaires. En leur demandant de réfléchir à leur action, les adolescents testés ne sont plus que 4,67% à vouloir écrire le message blessant. Trisha Prabhu en est sûre: «Avec ce système, on peut éviter l'anxiété, la dépression et la baisse d'estime de soi dont souffrent la moitié des harcelés.»
La jeune fille espère que son outil pourra à terme être intégré sur Facebook, Twitter, Instagram et tous les autres réseaux sociaux dont les adolescents sont friands. Sa participation à la Google Science Fair dans la catégorie des 13-14 ans devrait donner une belle publicité à son projet.

JUSTICE
La France à été l'un des tous premiers pays à se procurer une loi en rapport avec l'information et internet;
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l'Article 222-33-3 : art. 43 « Est constitutif d'un acte de complicité des atteintes volontaires à l'intégrité de la personne prévues par les articles 222-1 à 222-14-1 et 222-23 à 222-31 et 222-33 et est puni des peines prévues par ces articles le fait d'enregistrer , par quelque moyen que ce soit, sur tout support que ce soit, des images relatives à la commission de ces infractions. Le fait de diffuser l'enregistrement de telles images est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. »

Les sanctions sont devenues encore plus importantes lorsque le harcèlement est effectué sur des fonctionnaires d'État, tels que les avocats, les pompiers, les policiers, et même des gardiens d'immeubles. Et cela ne s'arrête pas là : on passe à trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende lorsque les faits sont commis sur des personnes vulnérables physiquement ou psychologiquement, sur les mineurs de moins de quinze ans, les conjoints ou ex-conjoints, concubins ainsi que Pacsés, notamment lorsque l'agression est en rapport avec l'orientation sexuelle de la victime.
L’article L. 121-83 du code de la consommation :
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« Les contrats souscrits au bénéfice d’un mineur consommateur doivent mentionner les applications gratuites accessibles en l’état de l’art sur les téléphones mobiles connectés à Internet qui permettent de lutter contre le cyber-harcèlement. »
Un réglement a été mis en place dans le lycée professionel Vercingétorix à Romagnat, en voici un extrait
"Parce que tout membre de la communauté scolaire doit être assuré de vivre au lycée sans y être inquiété d'une quelconque manière, la lutte contre toutes les formes de violence constitue une priorité de l'établissement. Les violences physiques ou à a caractère sexuel, les atteintes aux personnes ou aux biens ( dégradation, vols, atteintes aux systèmes de sécurité ) , le racket ou le bizutage feront l'objet de sanction disciplinaire. Il en va de même pour les diverses formes de discrimination et de violences psychologiques dont certaines sont véhiculées pas l'internet et ses réseaux sociaux. Le harcèlement entre élèves, défini pas la répétition, sur la durée, de micro-violences physiques, psychologiques ou verbales, entraînera également une réponse disciplinaire forte. Il donnera lieu, en outre, à un suivi de la victime et de l’agresseur et à une intervention auprès de la classe.
Cet engagement contre la violence débute par le respect des règles fondamentales de savoir-vivre. Faire preuve de courtoisie et de civilité est une démarche à laquelle souscrit l'ensemble de la communauté scolaire."
INTERVIEW
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Suite à un rendez-vous que nous avons programmé avec l'infirmière scolaire, Mme Kellen, nous avons pu constater qu'il y a déjà eu deux cas de cyber-harcèlement au sein de notre lycée, dont un l'année dernière. Le premier, étant plus grave, l'infirmière a du prendre des mesures plus radicales en informant directement le directeur de notre établissement. Il a donc du aller sensibiliser la classe de la victime pour arrêter ce harcèlement. Nous avons pu nous rendre compte que le cyber-harcelement est compliqué à détecter. La victime pense alors qu'elle est la cause de ce harcèlement, qu'elle est déviante ( c'est a dire "un comportement qui s'écarte des normes socialement établis et qui peuvent suciter la réprobation" ) Le harceleur, lui peut avoir une punition voire un une sanction ou être exclu quelques jours.